Ancien Monde : niveau scalaire de l’espace mondial regroupant la majorité de l’écoumène.
Selon Christian Grataloup, l'Ancien Monde désigne la partie de l'espace terrestre formée de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, aussi appelée "Eufrasie" selon le néologisme de Vincent Capdepuy. C'est donc l'antonyme des "Nouveaux Mondes", expression eurocentrée désignant l'Amérique et l'Océanie. L'Ancien Monde regroupe entre la moitié et les trois quarts de la population mondiale selon les époques. Cette dernière se repartit selon un axe préférentiel.
Selon Christian Grataloup, l'Ancien Monde désigne la partie de l'espace terrestre formée de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, aussi appelée "Eufrasie" selon le néologisme de Vincent Capdepuy. C'est donc l'antonyme des "Nouveaux Mondes", expression eurocentrée désignant l'Amérique et l'Océanie. L'Ancien Monde regroupe entre la moitié et les trois quarts de la population mondiale selon les époques. Cette dernière se repartit selon un axe préférentiel.
Cet axe court des mers de Chine à l’Est jusqu’à la mer Méditerranée à l’Ouest. C’est là que se concentre la majorité de la population mondiale, et ce depuis plusieurs siècles. Cette grande densité démographique a comme conséquence une grande proximité sociale, élément facilitateur de la diffusion des innovations, des matériaux, des pratiques…
Source : BAUDELLE Guy (2000), Géographie du peuplement, Armand Colin.
[modifiée par nos soins : le cercle rouge localise l'axe de l'Ancien Monde].
Cette géographie de l’Ancien Monde implique une histoire marquée par la diffusion à partir d’un ou plusieurs centres vers des périphéries voire des marges. La centralité est rendue possible par la rencontre d’un maximum d’axes possibles, donc de mise en connexions éventuelles. C’est notamment le cas pour ce que l’archéologie du début du XXe siècle nomma « le Croissant fertile », au centre de l'Eufrasie.
Cet axe de l’Ancien Monde est limité par des discontinuités océaniques (le Pacifique à l’Est, l’Atlantique à l’Ouest). A la différence de ces deux océans, l’Indien est davantage un support des échanges qu’une barrière. A l’échelle mondiale, l’Océan Indien est une méditerranée pour les mondes africain, asiatique et indonésien (la mer Méditerranée n’étant que la branche occidentale de cette mer océane).
L'actualité du COVID-19 redonne une visibilité à cet axe. En effet, contrairement aux représentations théoriques qui présentent une diffusion concentrique à partir de la Chine (voir la carte ci-dessous), la réalité de l'expansion du coronavirus est plus complexe.
Source : Carte postée sur le compte twitter Lies Breaker [consultée le 06 avril 2020].
En effet, la propagation suit globalement une orientation Est-Ouest, suivant justement l'axe de l'Ancien Monde. Il apparaît donc que l'histoire de la propagation du virus correspond à cette géographie particulière.
Le site du journal suisse Le Temps a posté une carte animée permettant de retracer l'évolution du Covid-19 en naviguant par date. Vous trouverez trois captures de ces cartes à trois dates différentes :
- La situation au 03 février 2020 :
- La situation au 03 mars 2020 :
- La situation au 03 avril 2020 :
La mise en animation de ces trois cartes permet de constater que la diffusion du coronavirus s'est faite de façon préférentielle sur l'axe de l'Ancien Monde.
Sources :
Sources :
- GRATALOUP Christian (2015), Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du monde, Armand Colin, 3e édition, 344 pages.
- GRATALOUP Christian (2015), Introduction à la géohistoire, Armand Colin, 244 pages.
- GENEVOIS Sylvain, "La cartographie des épidémies entre peur de la contagion et efforts de prévention. Exemple à travers la diffusion du coronavirus", billet en ligne sur le blog Cartographie(s) numérique(s) posté le 23 janvier 2020, consulté le 07 avril 2020.
Définition "Ancien Monde" ajoutée à notre GLOSSAIRE. N'hésitez pas à le consulter pour vous familiariser avec le langage du géohistorien.
Article intégré à notre nouvelle page consacrée à la géohistoire des épidémies et des pandémies, dans l'onglet RECHERCHE.
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