Présentation


"La Géographie n'est autre chose que l'Histoire dans l'espace, de même que l'Histoire est la Géographie dans le temps." Elisée Reclus, L'Homme et la Terre, 1905.

L'objectif de ce site est de faire connaître l'épistémologie et les didactiques de la Géohistoire. Il veut être un lieu centralisant les différentes actualités géohistoriques aussi bien dans l'Enseignement que dans la Recherche.

Collège-Quatrième

 ENSEIGNEMENT

Quatrième

La géohistoire : liens et complémentarités entre histoire et géographie dans l'enseignement (l'exemple de la 4e).  

Avec le succès de l’ouvrage de Christian Grataloup (Géohistoire de la mondialisation[1]), rien d’étonnant à ce que la mondialisation soit une thématique géohistorique importante aussi bien dans les programmes que dans les manuels scolaires. La mondialisation est le fil directeur de quatrième, plus particulièrement dans le thème trois « Des espaces transformés par la mondialisation »[2].

En 2016, l’introduction au programme de géographie de quatrième évoque le « développement et [les] effets géographiques de la mondialisation contemporaine »[3]. En histoire, les textes officiels proposent une « mise en relation avec les thèmes abordés en géographie […] au moyen d’approches interdisciplinaires.[4] » Par la promotion de ces approches, faut-il entendre « géohistoire » ? Une lecture attentive du programme de quatrième révèle en effet des liens possibles entre histoire et géographie. On trouve par exemple une étude historique du continent africain dans le cadre des traites négrières internationales au XVIIIe siècle et comme espace transformé par la mondialisation contemporaine dans le thème 3 de géographie.

Le programme de géographie définit la mondialisation contemporaine par trois traits saillants : l’urbanisation du monde, les mobilités humaines transnationales et la transformation de certains espaces (comme les mers et les océans). Or ces caractéristiques commencent dès le XVIIIe siècle, ce que les géographes appellent la « deuxième mondialisation » (étudiée en histoire).

  •  En Europe, l’urbanisation commence au XIXe siècle durant la « révolution industrielle » avant de s’étendre au monde.
  • Les mobilités humaines transnationales (notamment touristiques) débutent aussi au XIXe siècle avec l’embourgeoisement d’une partie de la société européenne avant de se généraliser à l’ensemble du monde. 
  • Enfin, la maritimisation du monde débute lors de la « première mondialisation » (XVe-XVIe siècles) avec le temps des « Grandes découvertes », avant de se renforcer avec le négoce internationale de la « deuxième mondialisation » (XVIIIe-XIXe siècle), pour enfin s’étendre à l’ensemble du monde durant la « mondialisation contemporaine » (XXe-XXIe siècle). 
    C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la préconisation du programme de géographie de quatrième : « A partir des acquis de la classe de 5e, on aborde en 4e quelques caractéristiques majeures du processus de mondialisation contemporaine. On peut sensibiliser les élèves aux différences entre celle-ci et la "première mondialisation" (XVe-XVIe) étudiée en histoire.[5] » 

Le tableau ci-dessous propose une programmation géohistorique pour la quatrième construite à partir des programmes officiels de 2016, revisités en 2020. Il montre les liens possibles entre les chapitres de géographie et ceux d’histoire dans une démarche de complémentarités réciproques.  



Vous avez la possibilité de télécharger ce tableau en cliquant ici. 


[1] GRATALOUP Christian (2016), Géohistoire de la mondialisation, Armand Colin, 344 pages.

[3] Idem, page 86.

[4] Idem, pages 81-82.

[5] Idem, page 89.


Histoire, thème 1 : 

Le XVIIIe siècle : Expansions, Lumières et Révolutions.


Avril 2019 :
J.-F. Boyer (académie de Dijon) propose deux activités pédagogiques pour les chapitres sur la mondialisation et les grandes puissances au 18e siècle (classe de 4e) à partir du livre de Christian Grataloup, Le monde dans nos tasses : trois siècles de petit déjeuner. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.

En classe...le petit déjeuner


Septembre 2017 :
Elodie Soubise, de l'académie de Nantes, propose une activité autour de la frégate La Concorde au XVIIIe siècle dans le cadre du chapitre "Bourgeoisies marchandes, négoces internationaux et traites négrières" : 

"L'histoire de la Concorde est celle d'un navire corsaire durant la guerre de Succession d'Espagne puis celle d'un navire négrier et enfin celle d'un navire pirate appartenant à la flotte de Barbe Noire. Retracer l'histoire de ce navire c'est comprendre les enjeux de la maitrise des mers au XVIIIème siècle et aborder la mondialisation par le prisme de la géohistoire." 

Retrouvez sa proposition en cliquant ici. 
2020_Ac-Nantes-Concorde

Septembre 2016 :

Histoire, thème 2 : 
L'Europe et le monde au XIXe siècle.


Mars 2019 :
Un super travail de l'Atelier HGSempai de production cartographique qui peut servir de support pédagogique pour le cours de 4e « L’Europe et la révolution industrielle » ou le nouveau programme de 1ère « Permanences et mutations de la société française jusqu’en 1914 ».

Dans ce billet, plusieurs cartes sont proposées avec pour thème commun "Le chemin de fer au XIXe siècle" en France et en Europe. Ces dernières sont téléchargeables au format pdf.


Essor du chemin de fer en Europe au XIXe siècle

Une carte très intéressante est celle qui par anamorphose illustre la réduction des distances-temps en France depuis Paris grâce au développement du réseau ferré.


La France "redessinée" par la révolution ferroviaire

Une vidéo résume ce phénomène de "rétrécissement" du territoire français.





Dans le cadre d'une didactique de la géohistoire, ces cartes à différentes dates et à différentes échelles sont donc d'une aide précieuse pour l'enseignant/te. 


Octobre 2016 :
Claire Lecorcher et Mélanie Weyl (académie d’Amiens) ont présenté deux séquences pour le niveau 4e au 19e Rendez-vous de l’Histoire à Blois qui a eu lieu du 6 au 9 octobre 2016. Elles ont mis en parallèle l’émigration irlandaise du XIXe siècle (chapitre d’histoire « L’Europe de la révolution industrielle ») et l’émigration syrienne du XXe siècle (chapitre de géographie « un monde de migrants »). Retrouvez l’ensemble des séquences sur le site académique en cliquant sur l'image ci-dessous.

2016_Partir_Séquence géohistoire_Amiens


Histoire, thème 3 : 

Société, culture et politique dans la France du XIXe siècle



Géographie, thème 1 : 
L’urbanisation du monde.


Janvier 2021 :

Le groupe numérique de l'académie de Lille vient de mettre en ligne le dernier numéro de Num@lille. Il s'intitule "Raisonner en histoire-géographie. Démarches, ressources et outils pour mettre en œuvre cette compétence grâce au numérique".

Ce numéro s'organise autour de la compétence Raisonner, compétence au cœur de notre discipline comme le rappelle Stéphane Henry, IA-IPR en charge du numérique dans l'académie. Cependant, celui qui mène le raisonnement en classe est bien plus souvent l'enseignant que l'élève, faute de temps. Le groupe numérique de Lille s'attache ici à proposer des scénarios concrets pour développer le raisonnement chez les élèves eux-mêmes grâce aux outils numériques. 

Arrêtons-nous plus spécifiquement sur la partie, RAISONNEMENT ET REALITE VIRTUELLE EN GEOGRAPHIE.

Dans cette partie, l'auteur Manuel Pero se fixe comme objectif de confronter des espaces géographiques dans le temps. Il s'intéresse à la ville de Détroit dans le cadre du chapitre de géographie de 4e, "Des villes inégalement connectées aux réseaux de la mondialisation" (thème 1). Il utilise ici l'application Streetview de Google afin de montrer les transformations urbaines de cette shrinking city entre 2007 et 2019. Les élèves raisonnent sur les changements intervenus entre ces deux dates, éventuellement avec des documents complémentaires.




Ce 9e numéro est lui-même interactif : le professeur clique sur les documents ou les différents liens hypertextes pour accéder directement aux ressources pédagogiques. 

Les enseignants du secondaire ont donc tout avantage à le télécharger (en cliquant ici) et à le conserver. 

Géographie, thème 2 : 
Les mobilités humaines transnationales.


Juin 2018 :
Voici une proposition ludique de Juliette Maquet (académie d'Amiens) pour enseigner la géohistoire au collège à l'aide d'une bande dessinée pour le chapitre "Un monde de migrants" du thème 2 de géographie pour la classe de 4e.

Retrouver cette séquence en cliquant sur l'image ci-dessous :

Voici la bande dessinée qui a servi de support pédagogique:
Emmanuel Beaudry et Virgile, Mon histoire de migration., Amiens métropole, 2015, 62 pages.

2015_Mon histoire de migration_Amiens métropole



Octobre 2016 :
Claire Lecorcher et Mélanie Weyl (académie d’Amiens) ont présenté deux séquences pour le niveau 4e au 19e Rendez-vous de l’Histoire à Blois qui a eu lieu du 6 au 9 octobre 2016. Elles ont mis en parallèle l’émigration irlandaise du XIXe siècle (chapitre d’histoire « L’Europe de la révolution industrielle ») et l’émigration syrienne du XXe siècle (chapitre de géographie « un monde de migrants »). Retrouvez l’ensemble des séquences sur le site académique en cliquant sur l'image ci-dessous.

2016_Partir_Séquence géohistoire_Amiens



Géographie, thème 3 :
Des espaces transformés par la mondialisation.

Mars 2020 :
Elodie Soubise met à disposition sur le site de l'académie de Nantes une fiche définissant le concept de "mondialisation" : "Au cœur des programmes du collège et du lycée, la mondialisation est un processus historique ancien mais les termes "mondialisation" et "globalisation" ne se sont généralisés qu'à partir des années 1980. Un point sur les phases, les caractéristiques, les acteurs et les débats." Retrouvez son propos en cliquant ici.
Ac-Nantes_Mondialisation


Mai 1999 
Philippe Moyen (1999), "Oser la géohistoire : à propos d'un modèle de la superpuissance étatsunienne", Bulletin n°18 de Liaison des Professeurs d'Histoire-Géographie de l'académie de Reims sous la direction de Gracia Dorel-Ferré.


1999_Oser la géohistoire


Résumé:
La belle unanimité des manuels scolaires à présenter les Etats-Unis comme l'unique superpuissance du monde actuel occulte le peu de réflexion théorique sur la nature de l'espace sous influence de la ci-devant Amérique. De là découle aussi l'absence de cartes, de modèles, présents par ailleurs dans d'autres thèmes, capables de rendre compte de la production et de l'organisation d'un acteur incontournable de la géographie actuelle. Un silence d'autant plus surprenant que l'hypothèse fondatrice d'une démarche modélisatrice est inscrite en filigranes dans tous les manuels : les Etats-Unis exercent sur le monde un pouvoir quasi impérial. Pourquoi dès lors ne pas postuler l'existence d'un espace de type impérial sous l'hégémonie américaine ? Depuis plusieurs années d'audacieux géographes explorent les sentiers de la géohistoire à la recherche d'organisations spatiales récurrentes susceptibles d'écrire une géographie de l'histoire. [Philippe Moyen fait sienne]cette approche pionnière pour à [son] tour tenter d'inventer un modèle géohistorique de la puissance étatsunienne.