RECHERCHE
Mai 2022 :
Le 20 mai 2022, la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'APHG recevait Alexis Metzger pour Le climat au prisme des sciences humaines et sociales (éditions Quae) et Philippe Valette pour Les climats. Une géohistoire (documentation photographique, CNRS éditions).
Vous pouvez réécouter cet entretien en cliquant sur l'image ci-dessous.
Retrouvez le compte-rendu de l'ouvrage de Philippe Valette en cliquant ici.
Janvier 2022:
Les éditions Quae ont publié ce mois-ci un ouvrage collectif coordonné par Alexis Metzger, enseignant chercheur en géographie et histoire du paysage à l'Ecole de la nature et du paysage de Blois, et membre associé à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne.
Cet ouvrage a pour titre Le climat au prisme des sciences humaines et sociales.
Résumé :
Le climat ? Une préoccupation scientifique, politique, économique, sociale majeure… À l’heure où les marches pour le climat essaiment dans le monde, cet ouvrage vise à dénouer les fils d’un concept très mobilisé et médiatisé. Car sous une apparence de simplicité, « Sauver le climat », celui-ci est appréhendé très diversement dans les cultures disciplinaires.
Sont ici regroupées différentes façons de concevoir le climat en sciences humaines et sociales. Comment se définit-il pour les uns et les autres ? Le climat des géographes est-il le même que celui des économistes ? Quelles méthodes sont mobilisées pour l’étudier dans des textes par les littéraires ou dans des sols par les archéologues ? Le changement climatique modifie-t-il les savoirs institutionnels du climat au sein de chaque discipline ? C’est bien cette pluridisciplinarité du concept « climat » qui est travaillée par les auteurs de cet ouvrage collectif.
Le livre aborde une palette d’approches, d’épistémologies et de méthodes pour concevoir le climat. Avec la présentation d’une diversité de savoirs et d’analyses, ce sont des disciplines, toutes concernées par le climat, que l’on découvrira. Les étudiants, les scientifiques et les journalistes qui souhaitent en savoir plus sur les façons dont le climat est pensé dans les sciences humaines et sociales y trouveront un vif intérêt.
Octobre 2021:
Vient de paraître à la Documentation photographique le n°8142 intitulé Les climats, une géohistoire. Ce numéro a été rédigé par Philippe Valette, Maître de conférences à Université de Toulouse Jean Jaurès.
Résumé
Réchauffement, effondrement, anthropocène…Une nouvelle ère d’incertitudes semble s’ouvrir. Afin d’y voir plus clair, ce dossier revient sur l’histoire climatique de l’Antiquité jusqu’à la fin du XIXe siècle en Europe occidentale. À la croisée de l’histoire, de la géographie et des sciences de l’environnement, il offre au lecteur de changer d’échelle temporelle et de prendre du recul pour tirer les précieuses leçons des temps passés.
Les climats au(x) programme(s) : Pour lire lire notre compte-rendu de cet ouvrage et découvrir quelle est la place des climats dans les programmes scolaires, cliquez ici.
Janvier 2021 :
L'émission de France Culture "Nos géographies" reçoit dans ce podcast les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher qui viennent de faire paraître Les Révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle aux éditions du Seuil, ainsi que la géographe Magali Reghezza-Zitt pour aborder les questions de catastrophes naturelles. Une émission qui intéressera les enseignants pour le programme de géographie en 5e et en 2nde.
"L'Anthropocène comme périodisation de la géohistoire environnementale", conférence de Jacques Grinevald, philosophe et historien des sciences à l'Université de Lausanne en 2013. Visionnez la conférence filmée en cliquant sur l'image ci-dessous :
METZGER Alexis (2018), L'Hiver au siècle d'or hollandais. Art et climat, Sorbonne Université Presse, Paris, 296 pages.
Présentation de l'ouvrage par l'auteur :
Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de lecture rédigé pour la Cliothèque.
Alexis Metzger est docteur en géographie et enseignant-chercheur contractuel à l’ENS-Ulm. Ses recherches portent sur l’histoire du climat, la géohistoire des risques et les représentations de la nature, dont les peintures de paysage. L'ouvrage présenté est issu de sa thèse soutenue en 2014, intitulé "Le froid en Hollande au Siècle d'Or. Essai de géoclimatologie culturelle", sous la direction de Martine Tabeaud.
La problématique est l'étude des représentations culturelles du climat par une lecture géoclimatique d'oeuvres d'art. Alexis Metzger analyse les relations entre des faits climatiques et leurs représentations culturelles. Pour cela, la méthodologie retenue croise de nombreuses sources écrites sur l'histoire du climat (dont notamment celles de Jan Buisman, historien et géographie néerlandais du XVIe-XVIIe siècles) et des peintures de paysages hivernaux (comme celles de Bruegel l'Ancien et d'Hendrick Avercamp). L'analyse est conduite à mésoéchelle (entre 2 km et 2 000 km). Chronologiquement, Le Siècle d'or hollandais s'étend de 1581 (date de la fondation de la République des Provinces-Unies) à la fin du XVIIIe siècle (la guerre de Hollande de 1672-1678 menée par Louis XIV mettant fin à la prospérité de cette république). Pour "donner le primat à la géohistoire d'un territoire, les Provinces-Unies" (page 17), Alexis Metzger ressert sa fenêtre d'étude sur les années 1600-1672. Une autre raison est avancée pour expliquer ce bornage chronologique : le début du XVIIe siècle serait celui où le Petit Âge Glaciaire (vers 1300 - vers 1860) aurait atteint sa plus forte intensité de froid.
Dans le premier chapitre, "L'invitation au voyage", Alexis Metzger explique les causes de l'apparition du paysage dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Pour répondre à la question "pourquoi là et pas ailleurs ?", l'auteur parle de "contexte géohistorique" (page 51). Parmi les raisons, il faut citer le développement de la bourgeoisie au dépend de la noblesse, la petite ou grande bourgeoisie achetant beaucoup de tableaux. Au Siècle d'Or, les déplacements dans les Provinces-Unies sont facilités par l'aménagement du territoire (création de routes mais surtout de canaux). Selon Alain Corbin, le transports en barques "a contribué à ordonner l'appréciation de la campagne et son rôle est grand dans la genèse du paysage hollandais" (page 48). Ainsi, pour Alexis Metzger, il faut nuancer la thèse de Svetlana Alpers pour qui l'apparition des paysages dans la peinture hollandaise est seulement causée par l'essor de la cartographie (page 44).
Dans le second chapitre, "Ressources et contraintes du froid", l'auteur s'interroge sur l'adaptation des Hollandais au froid. Cela passe par les pratiques de loisirs sur glace (Kolf, patinage...). Les pratiques alimentaires sont aussi analysées comme la consommation de neige dans les boissons, déjà mentionnée par Fernand Braudel dans sa thèse sur la Méditerranée (page 110). Le goût du boire frais est introduit en Flandres et dans les Pays-Bas par la présence espagnole au XVIe siècle. Dans une optique comparable au Chapeau de Vermeer de Timothy Brook (1), Alexis Metzger analyse la provenance des fourrures portées par les personnages des peintures, ce qui permet une incursion dans la mondialisation du XVIIe siècle. L'importance accordée aux représentations de vêtements chauds rappelle la plateforme qu'était la Hollande dans le commerce de la fourrure, les marchands des Provinces-Unies s'approvisionnant autant chez les négociants russes que chez les Iroquois ou les Mohicans outre-atlantique.
Dans le troisième chapitre, "Les trois temporalités météo-climatiques au Siècle d'or", l'ouvrage analyse les différentes temporalités du froid. Les indices des variations du froid sont recherchés, ainsi que son intensité. Les temporalités sont ici à comprendre dans le sens historique mais aussi climatologique. Alexis Metzger se concentre sur trois principales temporalités : celle du climat (le Petit Âge Glaciaire), celle de la saison (l'hiver), celle du type de temps (la journée).
Enfin, dans le quatrième et dernier chapitre, "Les faiseurs de glace", l'ouvrage s'interroge sur "l'appropriation géoculturelle du froid au XVIIe siècle en Hollande" (page 211). Par une abondante représentation picturale, l'hiver serait devenu un topos, une "identité façonnée" (François Walter) par et pour les Hollandais" (page 224). Dans cette dernière partie, Alexis Metzger pose l'hypothèse d'une fabrique nationale d'un paysage hivernal pour ce tout jeune pays que sont les Provinces-Unies. Cette identité picturale serait à opposer aux peintures de l'ancien occupant espagnol, dans lesquelles le paysage (notamment d'hiver) est beaucoup moins présent. "La figure paysagère climatique hollandaise a pu se construire sur un rejet de la saison qui dominait les toiles espagnoles et surtout sur une envie de refléter une figure paysagère identitaire." (page 221).
D'un point de vue didactique, ce livre sera utile comme ressource documentaire et scientifique pour les enseignants du collège et du lycée. En effet, le thème 3 d'Histoire de l'année de 5e invite les élèves à étudier "Les bouleversements scientifiques, techniques, culturels et religieux que connaît l'Europe de la Renaissance", ainsi que la première mondialisation des XVe-XVIe siècles. De son côté, le futur chapitre 2 du thème 2 d'Histoire de la classe de 2nde (nouveau programme 2019), bien que très axé sur une renaissance à l'italienne, permettra néanmoins la mise en avant " [d']une vision renouvelée de l’homme qui se traduit dans les lettres, arts et sciences". Dans les deux cas, l'étude du tableau de Bruegel l'Ancien, Les chasseurs dans la neige (1565) serait un intéressant support pédagogique, à mettre en miroir avec celui du Printemps de Sandro Botticelli (1478-1482). Enfin, ce livre sera un très bon support documentaire pour le nouveau programme d'Histoire des Arts en 2nde. Dans le cadre de l'étude de foyers chrono-géographiques, le professeur doit "faire acquérir aux élèves des repères et des connaissances sur l’ensemble des grandes époques artistiques emblématiques de l’histoire des arts. Celles-ci sont organisées en foyers chrono-géographiques recoupant cinq périodes historiques."(2) La troisième période qui s'étale du XVIe au XIXe siècle comprend une étude des Pays-Bas au XVIIe siècle.
En résumé, c'est un beau livre que nous offre ici Alexis Metzger, tant sur le fond que sur la forme. En effet, le plaisir de la lecture est facilité par le fait que les tableaux dont parle l'auteur se trouve insérés à côté du texte et non relégués dans un carnet central ou en annexe où il faudrait constamment se référer. Le plaisir des mots est accompagné du plaisir des yeux. On se prête à rechercher dans les tableaux les analyses et les descriptions lues.
1 : Timothy Brook, Le Chapeau de Vermeer. Le XVIIe siècle à l'aube de la mondialisation, Paris, Payot, 2010.
Mars 2018 :
Présentation de l'éditeur :
Cet article analyse les réalités et discours sur l’air pendant l’histoire (de la Renaissance au début du XXe siècle), selon les lieux et les milieux. Certains d’entre eux, comme les zones humides, les vallées, les villes ou les « tropiques » ont été associés à un air malsain à cause de la prégnance des théories hippocratiques. En tant que géographe, nous montrerons comment ces « fausses » représentations ont orienté le regard sur les habitants de ces territoires et aussi les aménagements, jusqu’à un changement de paradigme grâce aux progrès de la médecine.
Avril 2019 :
Le 13 juin 2011, Florian Delorme a animé une conversation ayant pour thème "Pour tout l'or vert du monde - Petite géohistoire de la forêt". Cette émission prend pour prétexte la proclamation par l'assemblée générale des Nations Unies de l'année 2011 comme année internationale des forêts.
Les intervenants qui ont débattu avec le présentateur de Culture Monde (France Culture) furent Paul Arnould (professeur de géographie à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon), Martine Chalvet (maîtresse de conférences en Histoire à l'Université de la Méditerranée) et Marie-Hélène Mandrillon (chercheuse au CNRS et à l'EHESS).
En prenant comme axe de réflexion les relations entre les forêts et les sociétés, Martine Chalvet propose dans son Histoire de la forêt (Seuil, 2011) le découpage suivant :
- De la Préhistoire au Moyen Age : Période d'alternance entre déboisement et regain forestier durant laquelle les sociétés ne maîtrisent pas totalement les forêts.
- De la fin du XVe aux années 1860-1880 : Dans le contexte de l'essor des techniques et de la hausse démographique, le bois devient une ressource à exploiter. Dans ce cadre, les forêts reculent.
- Des années 1880 à nos jours : Le bois n'est plus la seule ressource énergétique à disposition des sociétés. Les surfaces forestières augmentent.
Retrouvez les propositions didactiques en cliquant sur la page "Enseignement" du site.
Février 2019 :
L'Université du Mans a mis en ligne le 6 novembre 2017 sur sa plate-forme Umotion un cours en ligne de 18 minutes intitulé "Une brève géohistoire des espaces protégés dans le monde".
Dans cette vidéo, l'auteur retrace le processus de protection des espaces naturels à l'aide d'un planisphère mondial et d'une brève chronologie.
Ce cours est à replacer dans le champ de recherche qui s'intéresse à la géohistoire de l'environnement et des paysages.
Un petit bémol : dommage que le nom de l'intervenant ne soit pas indiqué en début ou en fin de vidéo.
Octobre 2017 :
METZGER Alexis (2017), "Etre résilient aux sécheresses? Perspectives géohistoriques en Alsace (XVIIIe-XIXe siècle)", Colloque Risque et Résilience des Territoires, organisé par la Société Hydrotechnique de France (SHF) et le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer (MEEM) dans le cadre du programme Risque Décision Territoire (RDT), à Paris, Marne La Vallée, 10 et 11 octobre 2017.
Retrouvez la participation d'Alexis Metzger à ce colloque en cliquant sur l'image ci-dessous.
Résumé :
Les sources documentaires permettent d’appréhender les réactions des sociétés à des événements climatiques dans l’histoire. Le déficit de précipitations, caractérisant les sécheresses, est souvent noté par les contemporains. Certains épisodes ont conduit les sociétés à s’y adapter, voire à y être résilientes. Le propos mettra alors en évidence comment les sociétés alsaciennes faisaient face à ces événements, selon les territoires. Il s’agira également de confronter des degrés d’aléa et de résilience afin d’étudier les capacités de résistance des sociétés à ces chocs arides.
Octobre 2016 :
Christian Grataloup est intervenu lors du colloque "Géohistoire de l'environnement et des paysages", colloque international organisé, sous la responsabilité scientifique de Philippe Valette et Jean-Michel Carozza, par le laboratoire Géographie de l’Environnement (GEODE) de l'Université Toulouse Jean Jaurès-campus Mirail, 12-14 octobre 2016.
Octobre 2016 :
Christian Grataloup est intervenu lors du colloque "Géohistoire de l'environnement et des paysages", colloque international organisé, sous la responsabilité scientifique de Philippe Valette et Jean-Michel Carozza, par le laboratoire Géographie de l’Environnement (GEODE) de l'Université Toulouse Jean Jaurès-campus Mirail, 12-14 octobre 2016.
La géohistoire, terme créé par Fernand Braudel (Braudel, 1949), s’intéresse à la construction des espaces et des territoires sur la longue durée. Dans le monde anglo-saxon (Angleterre, Etats Unis, Canada,…), le terme recouvre plutôt celui de géographie historique (historical geography). Néanmoins, les définitions de ces termes fluctuent sensiblement d’un auteur à l’autre et d’un pays à l’autre (Chouquer, Watteaux, 2013). Schématiquement, la géographie historique cherche à appliquer à des époques passées les méthodes de l’analyse géographique tandis que la géohistoire s’intéresse à l’évolution historique de configurations spatiales/territoriales. La géohistoire correspondrait à « l’histoire diachronique des sociétés à travers leur espace » alors que la géographie historique classique « se contente d’étudier synchroniquement des situations du passé, et sans considérer l’espace comme facteur primordial » (Chouquer, Watteaux, 2013).
Depuis leur émergence, ces termes se sont largement diffusés dans le champ disciplinaire de la géographie et de l’histoire. Si le terme de géohistoire ou géo-histoire est de création récente, la réalité qu’il recouvre est, elle, au moins en partie, beaucoup plus ancienne et coïncide pour partie avec le champ de la géographie historique. En France, les reconfigurations académiques depuis les années 1950 ont conduit à une longue éclipse de la géographie historique (Grataloup, 2015).
Ce colloque sur la Géohistoire de l’environnement et des paysages, organisé par le laboratoire GEODE (UMR 5602 CNRS), entend dresser un bilan des nombreux travaux menés dans une perspective géohistorique. Ce colloque pluridisciplinaire porte également une attention particulière aux emboîtements d’échelles de temps et d’espace qui caractérisent le fonctionnement géohistorique des environnements et des paysages.
Retrouvez l'intervention de Christian Grataloup, ainsi que les autres conférences sur Canal-U, ou en cliquant sur le lien ci-dessous. Un blog a aussi été créé pour ce colloque.
Juin 2012 :
METZGER Alexis (2012), Plaisirs de glace. Essai sur la peinture hollandaise hivernale du Siècle d'or, Hermann, 122 pages.
Présentation de l'éditeur :
Le thème de l'hiver est un des plus présents dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Ces paysages d'hiver, ces scènes d'hiver, ces «plaisirs de glace» illustrent pour la plupart à merveille la prospérité et la joie de vivre d'une toute jeune nation. Ils nous intéressent d'autant plus aujourd'hui qu'ils paraissent figer pour l'éternité les hivers froids du petit âge glaciaire. Rivières et mers de glace, patineurs de tous âges, neiges d'antan reflétant la lumière... Essor des paysages d'hiver et rafraîchissement climatique semblent aller de pair.
Cet essai souhaite interroger ce lien a priori indubitable en proposant quelques éclaircissements d'horizons disciplinaires différents. Histoire du climat et histoire de l'art seront entremêlés pour faire naître une interprétation novatrice de ces peintures.