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"La Géographie n'est autre chose que l'Histoire dans l'espace, de même que l'Histoire est la Géographie dans le temps." Elisée Reclus, L'Homme et la Terre, 1905.

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mardi 30 août 2022

[Instant-Séquence] La géohistoire : liens et complémentarités entre histoire et géographie dans l'enseignement (l'exemple de la 4e).

 ENSEIGNEMENT

La géohistoire : liens et complémentarités entre histoire et géographie dans l'enseignement (l'exemple de la 4e).  

Avec le succès de l’ouvrage de Christian Grataloup (Géohistoire de la mondialisation[1]), rien d’étonnant à ce que la mondialisation soit une thématique géohistorique importante aussi bien dans les programmes que dans les manuels scolaires. La mondialisation est le fil directeur de quatrième, plus particulièrement dans le thème trois « Des espaces transformés par la mondialisation »[2].

En 2016, l’introduction au programme de géographie de quatrième évoque le « développement et [les] effets géographiques de la mondialisation contemporaine »[3]. En histoire, les textes officiels proposent une « mise en relation avec les thèmes abordés en géographie […] au moyen d’approches interdisciplinaires.[4] » Par la promotion de ces approches, faut-il entendre « géohistoire » ? Une lecture attentive du programme de quatrième révèle en effet des liens possibles entre histoire et géographie. On trouve par exemple une étude historique du continent africain dans le cadre des traites négrières internationales au XVIIIe siècle et comme espace transformé par la mondialisation contemporaine dans le thème 3 de géographie.

Le programme de géographie définit la mondialisation contemporaine par trois traits saillants : l’urbanisation du monde, les mobilités humaines transnationales et la transformation de certains espaces (comme les mers et les océans). Or ces caractéristiques commencent dès le XVIIIe siècle, ce que les géographes appellent la « deuxième mondialisation » (étudiée en histoire).

  •  En Europe, l’urbanisation commence au XIXe siècle durant la « révolution industrielle » avant de s’étendre au monde.
  • Les mobilités humaines transnationales (notamment touristiques) débutent aussi au XIXe siècle avec l’embourgeoisement d’une partie de la société européenne avant de se généraliser à l’ensemble du monde. 
  • Enfin, la maritimisation du monde débute lors de la « première mondialisation » (XVe-XVIe siècles) avec le temps des « Grandes découvertes », avant de se renforcer avec le négoce internationale de la « deuxième mondialisation » (XVIIIe-XIXe siècle), pour enfin s’étendre à l’ensemble du monde durant la « mondialisation contemporaine » (XXe-XXIe siècle). 
    C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la préconisation du programme de géographie de quatrième : « A partir des acquis de la classe de 5e, on aborde en 4e quelques caractéristiques majeures du processus de mondialisation contemporaine. On peut sensibiliser les élèves aux différences entre celle-ci et la "première mondialisation" (XVe-XVIe) étudiée en histoire.[5] » 

Le tableau ci-dessous propose une programmation géohistorique pour la quatrième construite à partir des programmes officiels de 2016, revisités en 2020. Il montre les liens possibles entre les chapitres de géographie et ceux d’histoire dans une démarche de complémentarités réciproques.  



Vous avez la possibilité de télécharger ce tableau en cliquant ici. 

Billet ajouté à la page consacrée à l'enseignement de quatrième. 


[1] GRATALOUP Christian (2016), Géohistoire de la mondialisation, Armand Colin, 344 pages.

[3] Idem, page 86.

[4] Idem, pages 81-82.

[5] Idem, page 89.