Présentation


"La Géographie n'est autre chose que l'Histoire dans l'espace, de même que l'Histoire est la Géographie dans le temps." Elisée Reclus, L'Homme et la Terre, 1905.

L'objectif de ce site est de faire connaître l'épistémologie et les didactiques de la Géohistoire. Il veut être un lieu centralisant les différentes actualités géohistoriques aussi bien dans l'Enseignement que dans la Recherche.

lundi 27 mars 2023

[Biographie] Christian Grataloup, un géohistorien en liberté : #1 L'enfance lyonnaise (1950-1970)

BIOGRAPHIE


Christian Grataloup, un géohistorien en liberté

# 1 L'enfance lyonnaise (1950-1970)


Christian Grataloup
(Source photo : cliché personnel de C. Grataloup)

1- Christian Grataloup, transfuge de classe.


     Christian Grataloup est né à Lyon en 1951 dans un milieu peu cultivé voire populaire. Ses grands-parents étaient de pauvres paysans des monts du lyonnais, son père boucher. A cause de la pénurie de logements suite à la Seconde Guerre mondiale, la famille Grataloop bénéficie d’un « loyer de 48 » : ces loyers permettaient aux familles modestes d’accéder à des logements situés dans des quartiers aisés.

    Habitant dans un immeuble bourgeois, le jeune Christian a pu être scolarisé dans le bon lycée de Lyon de l’époque, à savoir le lycée du Parc. Cet établissement, s’étendant de la sixième à la seconde, était en effet très sélectif : il y avait 9 sixièmes, 8 cinquièmes, 6 quatrièmes, 5 troisièmes, 4 secondes.

Lycée du Parc (Lyon). 
Source : page Facebook du Lycée consultée le 21-02-2023


2- Une formation scolaire traditionnelle.


    La formation dispensée y était traditionnelle sur le modèle du XIXe siècle : apprentissage de la marche au pas et de la Marseillaise. Christian a suivi des enseignements de latin et grec, le tout dans un cadre très catholique même si l’enseignement était dispensé dans un cadre public et laïc. Christian y suivit un programme d’histoire-géographie très classique, peu travaillé par l’épistémologie et l’historiographie notamment celle des Annales de Fernand Braudel.

    A cette époque, Christian ne fréquente que des garçons car avant la réforme Haby du collège unique filles et garçons étaient séparées dans leur scolarité. Dès la classe de 5e-4e, Christian Grataloup voulait être professeur d’histoire. En classe de septième (notre CM2 d’aujourd’hui), Christian se passionne pour l’histoire de France « roman national ». En comparant cette histoire nationale avec celles des pays voisins, Christian et ses camarades se rendent compte, à leur grande déception, que ces histoires se ressemblent énormément : La Guerre de Cent ans se déroule aussi bien en France qu’en Angleterre. En tant que provincial, Christian est frappé par le caractère très « parisien » de l’enseignement de la Révolution française, même si ses professeurs ne manquaient pas de rappeler le côté révolutionnaire de Lyon à cette époque (notamment le siège de la ville et la chapelle des fusillés lyonnais). Son professeur de Septième, monsieur Bonnaud, l’a marqué par son plaidoyer pour l’étude de la vie quotidienne à différentes époques ; cependant, mise à part ses incises d’histoire sociale, ce maître revenait toujours à l’histoire évènementielle et factuelle.

    Dès cette époque, Christian se passionne pour les cartes géographiques, ayant un bon coup de crayon. En l’absence de photocopieuse, il devait reproduire la France sur son cahier d’écolier que le maître traçait au tableau, grâce à un cadrillage donnant des points de repères.

3- Un baccalauréat express direction l'ENS.


    Au début du mois de juillet 1968, Christian passe son baccalauréat en 2h30. Le bac en poche, Christian fait ses classes prépa à Lyon pour intégrer l'ENS de Saint-Cloud, Christian ayant choisi l’option mathématique pour les sections littéraires. Cela lui a permis de découvrir les mathématiques modernes, c’est-à-dire l’application des théories des ensembles. Cette prépa était moins traditionnaliste avec des enseignants plus dynamiques et novateurs notamment en géographie. Ce qui a fait basculer Christian de l’histoire à la géographie. En 1968-69, il obtient une équivalence de première année d’université en histoire. En 1969, en deuxième année de prépa (hypokhâgne), il rate son concours pour l’ENS. En 1970-71, il réussit le concours de l’ENS Cachan de Paris muni d’une licence d’histoire.


Sources :


Biographie ajoutée à la page consacrée à Christian Grataloup.